IV-Condition de Greffe

La loi de bioéthique révisée en Aout 2004, élargit le cercle des donneurs vivants possibles. Le prélèvement d’organes sur une personne vivante, qui en fait le don, ne peut être opéré que dans l’intérêt thérapeutique direct d’un receveur. Le donneur doit avoir la qualité de père ou mère de ce dernier. Par dérogation, peuvent être autorisés à se prêter à un prélèvement d’organe dans l’intérêt thérapeutique direct d’un receveur :
· Son conjoint
· Ses frères ou sœurs
· Ses fils ou filles
· Ses grands parents
· Ses oncles ou tantes
· Ses cousins germains ou cousines germaines
· Le conjoint de son père ou de sa mère
· Toute personne apportant la preuve d’une vie commune d’au moins deux ans avec le receveur.
Le donneur préalablement informé par un comité d’experts doit exprimer son consentement devant le président du Tribunal de Grande instance. Le magistrat doit s’assurer que :
· le consentement est libre et éclairé
· Le don est conforme aux conditions prévues (lien de parenté). En cas d’urgence vitale, le consentement est recueilli, par tout moyen, par le Procureur de la République.
S'il n'y a pas de possibilité de donneur vivant, la greffe rénale par exemple n'est possible que par donneur non apparenté, c'est à dire à l'aide d'un rein prélevé chez un donneur en état de mort encéphalique.
La répartition de ces greffons prélevés est réalisée par l'Agence de la biomédecine en fonction de règles de répartition définies par un texte réglementaire, tenant compte des compatibilités des groupes sanguins érythrocytaires (ABO) et leucocytaires (HLA), de l'immunisation anti-lymphocytaire, de l'âge du receveur (priorisation des enfants) et de l'ancienneté en dialyse.

La mort encéphalique ou cérébrale :
Suite à un accident vasculaire cérébral ou un traumatisme crânien, les patients sont transférés dans un service de réanimation des hôpitaux. Alors que tout sera mis en œuvre pour sauver la victime, il arrive qu’il soit malheureusement trop tard : le sang n’irrigue plus le cerveau. La mort est définitivement installé et le patient est dit en état de mort encéphalique qui ne doit pas être confondue avec un état comateux, dans lequel le sang irrigue et oxygène le cerveau encore.
En fait, la mort encéphalique ou mort cérébrale désigne l’arrêt brutal, définitif et irrémédiable de toutes les activités du cerveau. N’étant plus irrigué, les fonctions neuronales sont détruites. La respiration et les battements du cœur peuvent être maintenus artificiellement par des techniques de réanimation pour préserver les organes et permettre la greffe durant quelques heures après le décès. D’ailleurs, la mort encéphalique est le seul état qui va permettre la greffe. En particulier, 94 % des organes greffés sont prélevés sur des sujets décédés en état de mort encéphalique. Les greffes possibles concernent les organes (foie, cœur, poumons, pancréas, rein et intestins) et les tissus (cornée, peau, os, valves cardiaques, vaisseaux).

Les progrès de la technique de greffe et le recul sur les résultats font qu’aujourd’hui, aucune personne n’est écartée d’emblée du prélèvement pour des questions d’âge ou d’état de santé. En effet, ce qui est d’abord pris en compte est l’état de chaque organe, au cas par cas.