VII- La sitation de la Greffe au monde

Les évaluations globales :

En 2007, 4 666 malades ont été greffés. 1 562 personnes ont été prélevées. 5,6 % des donneurs d’organes étaient des personnes vivantes. 227 malades sont morts faute de greffe, 13 081 personnes étaient inscrites sur la liste d’attente d’un organe. Le manque d’informations sur la volonté du défunt est l’une des principales causes de refus de la famille : dans près de 4 cas sur 10, le défunt a déclaré son opposition au don, dans les 6 autres cas, l’opposition vient de la famille.
Pour les sujets en état de mort encéphalique, l’année 2007 est marquée par une constante progression des activités de recensement du nombre de donneurs potentiels (+ 2,6 %) et de prélèvement (+ 8,3 %). Le taux national de prélèvement a augmenté à 24,7 par million d’habitants (pmh) pour une population de 63,22 millions d’habitants. Cette progression est en partie liée à une baisse du taux d’opposition, qui est passé en dessous du seuil de 30 %, soit 28 %. La moyenne d’âge des donneurs prélevés se stabilise à 50 ans.
Pour les sujets décédés après arrêt cardiaque, depuis la mise en place du programme en octobre 2006, 10 centres pilotes se sont engagés dans l’activité de prélèvement sur donneurs décédés après arrêt cardiaque. En 2007, 39 donneurs (0,6 pmh) ont fait l’objet d’un prélèvement de rein ; 42 greffes rénales ont pu être réalisées.
Pour les donneurs vivants, en 2007, cette activité n’a pas progressé : 235 greffes de rein (8,8 % des greffes rénales) et 18 greffes de lobe de foie (1,7 % des greffes hépatiques) ont pu être réalisés.
En 2007, l’activité de prélèvement d’organe a continué de progresser de façon importante. L’évolution des caractéristiques des donneurs se stabilise en termes d’âge, hormis une augmentation des donneurs de la tranche d’âge (50-64ans). Les causes de décès se répartissent de façon stable depuis 3 ans, avec plus de la moitié d’origine vasculaire. Les disparités interrégionales ont tendance à s’effacer, probablement à la faveur du redécoupage géographique et de l’évolution du fonctionnement des établissements en réseau.
L’extension des donneurs potentiels aux donneurs décédés après arrêt cardiaque a contribué pour 1,4 % des greffes de rein et devrait s’accroître. Les résultats de l’activité à partir de donneurs vivants n’a pas progressé pour le prélèvement de rein et accuse une baisse importante pour le prélèvement de lobe de foie.


Les chiffres du prélèvement et de la greffe à l’échelon international:

L’Espagne obtient depuis déjà de nombreuses années les meilleurs résultats européens, et même mondiaux, pour l’activité de prélèvement et de greffe. Les rapporteurs ont été frappés par cette culture du don d’organe très ancrée dans ce pays. L’Agence de la biomédecine s’inspire actuellement de ces pratiques.
En 2006, 4 400 malades, dont 4 % d’enfants, ont bénéficié d’une greffe d’organe en France. L’offre de greffons reste inférieure aux besoins même si l’activité de prélèvement et de greffe continue d’augmenter significativement en France comme ailleurs.


L’activité de prélèvement des greffons :

Le nombre de donneurs d’organes prélevés augmente d’environ 5 % par an depuis 1996 (n = 889 en 1996, n = 1 442 en 2006) et il est de 23,2 donneurs prélevés par million d’habitants (pmh) en 2006. Ce nombre place la France parmi les pays les plus actifs, l’Espagne (35 pmh), et les États-Unis (25 pmh) faisant mieux, l’Italie (20 pmh) ou la Grande Bretagne (13 pmh) moins bien.
Bien que satisfaisants, ces dons restent insuffisants au regard des besoins de greffes d’organe que traduit le nombre de malades inscrits sur la liste d’attente de greffe (12 308 malades inscrits en 2006). Un accroissement du nombre de greffons prélevés passe par une amélioration du recensement des donneurs en état de mort encéphalique et une diminution des refus de prélèvement.
En effet, le nombre de donneurs recensés décédés en état de mort encéphalique est deux fois supérieur au nombre de donneurs prélevés : environ 20 % des donneurs recensés ne sont pas prélevés du fait de contre-indications médicales et 30 % du fait d’une opposition au prélèvement.
Activité de prélèvement et de greffe en 2008 :

L’activité de prélèvement et de greffe d’organes se maintient en 2008 par rapport à l’année 2007 : 1 563 donneurs ont été prélevés et 4 620 greffes ont été réalisées.Comme les années précédentes, le nombre de patients en attente de greffe ne cesse d’augmenter : 13 687 malades ont eu besoin d’une greffe en 2008, soit 571 de plus qu’en 2007. 222 sont décédés faute d’être greffés à temps.Alors que le don d’organes a été déclaré grande cause nationale pour 2009, il est important de fédérer et rassembler toutes les énergies pour faire progresser la greffe. A l’occasion de la publication des premiers indicateurs d’activité pour le prélèvement et la greffe d’organes en 2008, l’Agence de la biomédecine a donc choisi de mener, dès le 7 mars, une campagne nationale de réflexion sur le don d’organes et la greffe.En 2009, l’Agence appelle chacun d’entre nous à faire connaître sa position sur le don d’organes à ses proches. Chaque année, des personnes décédées dans des conditions permettant le prélèvement ne sont pas prélevées car leur famille, faute de connaître leur volonté sur le don d’organes, préfère mettre en avant une opposition au prélèvement.
Chaque année, le nombre de personnes inscrites en liste d’attente progresse. Le décalage entre le nombre de patients ayant eu besoin d’une greffe (13 687 en 2008) et le nombre de greffes réalisées (4 620) est important comme les années précédentes. Après une phase de développement extrêmement dynamique du nombre de greffe (+ 44 % depuis l’année 2000), l’activité se maintient en 2008 au même niveau qu’en 2007. En France, le don du vivant se pratique principalement pour le rein (222 en 2008, soit 7,5 % des greffes rénales). En 2008, 96 % des greffes à partir de donneurs vivants concernaient le rein. Ce don très encadré n’est possible qu’au bénéfice d’une personne très proche.
L’âge moyen des donneurs continue d’augmenter : il approche aujourd’hui 52 ans, soit presque 2 ans de plus qu’en 2007. Les donneurs sont essentiellement des personnes décédées d’un accident vasculaire cérébral. La représentation du jeune donneur décédé suite à un accident de la route n’est pas conforme à la réalité d’aujourd’hui. En 2005, 127 donneurs de plus de 65 ans avaient été prélevés. Ce chiffre est passé à 371 en 2008. Le personnel hospitalier a été largement sensibilisé et formé au recensement des donneurs de plus de 60 ans dans la mesure où l’âge ne constitue pas un facteur limitant pour le prélèvement. Cette évolution de l’âge des donneurs correspond aussi à une évolution parallèle très nette de l’âge des patients en attente de greffe. Entre 2000 et 2007, le nombre de patients de plus de 60 ans nouvellement enregistrés sur la liste nationale d’attente de greffe a progressé de 129%.