VI- Immunologie

Une réaction immunitaire se développe dans l'organisme dès lors qu'il porte en lui et reconnaît des corps étrangers (bactéries, virus, greffons, cellules cancéreuses...). Cette réaction qui mobilise de nombreux facteurs vise à éliminer l'élément étranger.
L'organisme répond généralement à l'invasion de bactéries ou de virus par de la fièvre, puis par une réaction inflammatoire : le lieu de l'infection devient rouge, douloureux, gonflé. Les tissus infectés libèrent des substances chimiques qui dilatent les vaisseaux, provoquent un afflux de sang, attirent les globules blancs. Ces derniers affluent et détruisent les bactéries ou les cellules infectées. Entrent en jeu une panoplie de cellules qui communiquent soit par contact physique, soit en libérant dans leur voisinage des signaux chimiques. Les anticorps neutralisent les bactéries ou leurs toxines en les agglutinant et en activant contre elles des enzymes sanguines, regroupées sous le nom de système du complément.
L'entrée de bactéries provoque un recrutement en cascade. Les lymphocytes T auxiliaires CD4 activent les lymphocytes B, qui se multiplient et sécrètent les anticorps. Un seul lymphocyte peut en produire plus de dix millions par heure. D'autres cellules, les polynucléaires et les macrophages, ingèrent et tuent les microbes.
Un antigène peut, une fois qu'il a été reconnu par les lymphocytes T auxiliaires, donner lieu à deux réponses différentes.
La première voie recrute les lymphocytes tueurs et permet la lutte antivirale.
La seconde, mise en jeu dans la lutte contre les parasites et beaucoup de bactéries, favorise la formation d'anticorps. Ces voies ont été baptisées TH1 et TH2 (T helper 1 et 2), parce qu'elles sont mises en route par deux types de lymphocytes auxiliaires, qui émettent des signaux différents.
La lutte contre les virus ou contre certaines bactéries se développant à l'intérieur des cellules fait intervenir d'autres acteurs, les lymphocytes T tueurs CD8. Ces derniers reconnaissent directement les cellules infectées et les tuent en y déclenchant un programme interne de suicide.


Figure 32: Chaque anticorps est form é de quatre chaînes protéiques (en haut). Plusieurs
molécules d'anticorps peuvent se fixer sur une seule molécule d'antigène (en bas); chaque site de fixation est appelé "déterminants antigéniques ". L'antigène peut ainsi être neutralisé par simple agglutination

L'antigène, en partie digéré, est présenté aux lymphocytes par des cellules spécialisées. Le lymphocyte est activé lorsqu'il reçoit deux signaux. D'une part, l'antigène lové dans une molécule d'histocompatibilité est reconnu par le récepteur TCR (T cellules récepteur). D'autre part, la cellule présentatrice émet un signal d'activation par contact direct ou par libération d'une substance chimique.

Généralement, les greffes de peau ou de tout autre tissu ou organe ne sont régulièrement acceptées qu'entre jumeaux homozygotes ou entre autres individus génétiquement identiques. Dans les autres cas la greffe est détruite : on dit rejetée. Les phénomènes à l'origine des rejets de greffe entre individus de la même espèce, dépendent de mécanismes immunologiques surtout cellulaires mais aussi parfois humoraux.
Les Ag responsables de ces réactions immunitaires sont situés à la surface des cellules du greffon chez le receveur qui rejette une greffe, ces Ag sont différents de ceux du greffon ; ils portent le nom d'antigènes d'histocompatibilité. Si le donneur et le receveur ont les mêmes Ag d'histocompatibilité, ils sont dits histocompatibles. Il y a pour chaque espèce animale un système d'histocompatibilité principal dit complexe majeur (CMH). Chez l'homme, c'est le HLA (Human Leucocyte Ag), découvert par Dausset (1965).
On distingue 2 types principaux d'Ag majeurs d'histocompatibilité, les premiers de classe I, interviennent directement dans le rejet de greffe, les seconds dits de classe II, jouent plutôt un rôle indirect. Cependant, le rôle principal de ces Ag du CMH est de faciliter l'adhésion et les interrelations entre les cellules du système immunitaire, de façon à ce que celui-ci fonctionne au mieux. D'autres molécules de surface participent également à ces phénomènes et ont été nommées molécules d'adhésion.